Jean Marie Nahayo est âgé de 29 ans, il est vendeur de boulettes de viande dans la rue à Bujumbura, la capitale économique du Burundi. Il a commencé ce petit business en 2015 car il était sans emploi, ce qui lui a permis de construire dès 2017 sa propre maison à la campagne dans la province de Kayanza, au nord du pays (commune Gahombo, zone Nzewe). En 2018, il s'est marié et depuis il a eu trois enfants. En 2019, il a ramené ses deux frères vivant encore sur sa colline d'origine vers Bujumbura, afin de l'aider dans son commerce en expansion.

Jean-Marie travaille tous les jours de la semaine pendant treize heures, de 8 h du matin à 21 h. Dans la matinée, entre 8 h et 12 h, il s'occupe chez lui et avec ses proches de la préparation des boulettes de viande qu'il vend ensuite dans la rue, auprès des citadins pressés ou de ceux qui échangent une bière dans son quartier de Sororezo. Il organise sa vente dans les après-midis et rentre chez lui dès que ses produits sont finis, soit le plus souvent vers 21 h.

Jean-Marie est un « bosseur ». Son ambition est de travailler encore plus et de développer suffisamment son activité pour pouvoir ouvrir un jour sa propre boucherie.

J'ai choisi de réaliser ce projet autour de la figure édifiante de Jean-Marie car je le considère comme un exemple de courage et de détermination. Je vois trop de chômage autour de moi en ville, et observer des personnes comme lui parvenir à monter leur propre business et réussir à en vivre à Bujumbura est stupéfiant et encourageant, surtout si l'on compare sa situation à celle de jeunes diplômés d'université qui souvent restent les bras croisés.

Nous nous sommes connus, Jean-Marie et moi, en 2016, alors qu'il venait vendre ses boulettes à l'université aux heures de pause. De temps en temps nous discutions de son business, et grâce à ces échanges j'ai appris qu'il pouvait en vivre. Lorsque j'ai suivi une formation de photographie avec Sarah Waiswa du 18 au 24 novembre 2019 et qu'elle nous a demandé de réaliser un reportage, j'ai immédiatement pensé à Jean-Marie. Je lui ai demandé s'il accepterait que je fasse un feuilleton sur son travail, il a accepté. Il m'a aussi aidé dans la réalisation en demandant la permission à ses clients pour que je puisse les prendre en photo, la situation au Burundi étant telle actuellement que beaucoup de personnes se méfient des clichés pris dans la rue.

Le lien vers les photos de ce reportage est : https://drive.google.com/open?id=1-Mj_vI9-fe0WG4wRoExKo3vBGfDOp1Mq

Video presentation : https://vimeo.com/551351270/b12d5cba2a

or

https://ifra.exposure.co/african-workplaces